De Lisbonne à Algésiras
Mardi 10 octobre
Ce matin dernier petit déjeuner avec Dominique qui prend l'avion pour Paris , Loïc ayant déclaré forfait on continue le voyage à deux, jusqu'à Malaga ou Yves nous rejoindra.
Le vent est absent et les hautes pression maintiennent du brouillard au niveau du sol un jour sur deux, on navigue aux instruments, l'AIS nous permet de voir tous les bateaux équipés qui nous entourent, dans cet épais brouillard c'est rassurant.
On traverse des petits ports sympas (Sesimbra) et des villes plus modernes et moins belles.
Chaque jour suffit à son trajet... des étapes quotidiennes de 35 à 55 miles. En fonction du vent ou de son absence, nous alternons entre "toutes voiles dehors", "à l'anglaise (voiles et moteur)", "au moteur". On n'a pas dit, mais il y a la musique à bord que l'on écoute de temps en temps. François est le DJ de la bande.
On continue à croiser régulièrement des dauphins, c'est toujours un moment d'émotion!
Une fois, on pense avoir vu des orques qui se dirigeaient vers un groupe de dauphins, les dauphins avaient l’air très excités, ils sautaient frénétiquement hors de l’eau, tandis que les trois que nous pensons être des orques avaient une allure beaucoup plus tranquille, on voyait seulement leurs nageoires dorsales sortir de l’eau de temps en temps. Heureusement pour nous, les dauphins étaient là et ils intéressaient plus les orques que nous, ils étaient probablement sur un lieu de chasse. Comme on ne les a pas vus de près étaient-ce vraiment des orques ?
Nous étions à la fois rassurés qu’ils ne se soient pas intéressés à nous, mais aussi un peu frustrés de ne pas avoir pu voir de plus près ces magnifiques cétacés.
Arrivée le soir au petit port de Sesimbra.
Mercredi 11 Octobre
Ce matin et on y achète 2 tranches de saumon et une belle dorade toute fraiche sortie de l’eau aux pêcheurs du coin :
- ce soir « saumon en papillote »
- demain soir « dorade grillée au four », que demande le peuple !
13h départ pour Sines, c’est encore la pétole, c’est parti pour une bonne tranche de moteur, on commence à s’y habituer. Au bout d’un moment Momo se réveille et lance : « eh, on joue à quoi ? », Momo aime jouer, aujourd’hui ce sera le LEXICON, un petit jeu de lettres et de mots. Objet rare rescapé des jeux d’enfant de François. Il évoque souvent cet épisode où sa famille a du quitter précipitamment l’Algérie avec une petite valise par personne, en 1968.
22h Arrivée à Sines, amarrage à un quai libre de la marina, suivi très rapidement de la visite du gardien de la marina qui nous demande de repartir, la marina étant fermée ! On essaie de parlementer, qu’on est là que pour une nuit et qu’on n’a pas besoin d’eau ni d’électricité, rien n’y fait, il nous faut repartir, la dorade attendra …
Finalement on mouille au milieu de beaucoup d’autres voiliers devant une plage toute proche… Puis vient la dorade grillée au four, servie avec des petites pommes de terres cuites à la vapeur, hummmm …
Jeudi 12
Départ de Sines pour passer le Cap Saint Vincent, le plus au sud ouest de l’Espagne. On navigue avec un autre voilier de 13m, des Hollandais. Ils descendent aussi la côte Portugaise. Après toute une période à parts égales, il finit par nous dépasser, mais contrairement à nous il a sans doute mis le moteur, ce que l’on fera de toute façon dès le cap passé pendant 4 heures encore.
Alain, un Commandant de sous marin et aussi grand navigateur à la voile, rencontré chez Isabelle la sœur de François, nous avait dit : « tu verras, passé ce cap on commence à ressentir l’influence du climat méditerranéen ». Difficile encore de sentir ce changement, la journée s’étant passée dans un demi brouillard, on n’a aperçu le cap qu’en étant arrivé à un demi mile de distance, puis est venue la nuit ! Au cap on trouve une houle croisée qui nous secoue jusqu’à l’abri de Baleira, excellent havre qui servait autrefois aux pêcheurs de baleines, d’où il tient son nom. Le voilier des Hollandais qui nous a doublé tout à l’heure est déjà arrivé et a mouillé. Après un petit tour dans le port on y attrape un corps mort qui à l’air bien costaud, c’est préférable au mouillage dans un port de pêche toujours très encombré par des bouts et des vieilles chaines.
Vendredi 13
Départ de Baleira , destination Albufeira, où on a rendez vous avec Orwin, un ami de Momo qui habite tout près de Faro.
En chemin, le vent est tombé (ça devient une habitude), on repart au moteur, et on raccourci l’étape, ce sera Portimao… Personne ne répond à la VHF, on se gare sur le ponton principal au pied de la capitainerie. Il se trouve que Portimao accueille du 14 au 20 octobre une compétition internationale d’handi-voile. Très occupés par cet évènement, ils ne s'intéressent pas aux voiliers de passage.
Samedi 14
9h30,arrivent Orwin, Daniel et Celestin (deux amis d’Orwin) qu’on embarque, destination Albufeira 20 miles plus loin. Ils sont enchantés…. Orwin est un ami de Maurice, rencontrés il y a bien longtemps, ils se croisent de temps en temps (environ une fois tous les dix ans) avec grand plaisir… cette fois si, le sujet des échanges portera sur les dirigeants et dirigés (dominants et dominés?). Et puis aussi et surtout, sur la joie que procure ce trajet partagé car...
Cette fois le vent est avec nous et le soleil aussi ! On rallie le port d’Albufeira en moins de quatre heures . On en profite pour refaire le plein de carburant car par les vents qui courent, mieux vaut assurer ! Direction la lagune de Faro. On arrive en face au début du jusant, 2 noeuds de courant dans la passe, ça passe facile avec la voile et le moteur, ce sera moins facile demain au prés avec 4noeuds de courant de flot.
Faro est une immense lagune pleine de hauts fonds, c’est un abri exceptionnel quel que soit le vent, au loin on aperçoit la ville de Faro, pas top vu de loin mais trop loin pour voir à quoi ça ressemble vraiment.
lundi 16
Arrivée dans la marina America de Cadix. Encore personne ne répond à la VHF, on se pose à la première place visible. Il est 7h , le soleil apparait à l’horizon et illumine la belle de Cadix, dressée sur le brise lame principal du port. Nous faisons une première visite de la ville en long et en large et y mangeons des super bonnes gaufres.
Mardi 17
Relache à Cadix… Nous en faisons la visite en travers. Le centre ancien n’a plus de secret pour nous… au passage, notons le théâtre romain, le marché, les portes, la vieille cathédrale, etc... Chipirones y camarones ,hummm ! Le soir Adrian, le fils de Maurice et sa copine Fanny nous rejoignent. Ils sont en route vers le Maroc avec un 4x4 qu’ils ont aménagé...
Mercredi 18
Départ de Cadix tôt le matin vers Algesiras avec Adrian et Fanny qui nous accompagnent pour cette étape ; ils ont d’ailleurs leur voiture à Algéciras et nous avaient rejoint en transport en commun. Bon vent, le bateau file à vive allure ! Dans le détroit de Gibraltar nous dépassons même 10 noeuds car nous y conjuguons le vent et le courant...