Le coup de vent est passé, on peut repartir tranquillement, on navigue à deux, Lucas reste avec moi encore une semaine, et Claudie arrive le 23.

8h30 ça commence mollement, à la sortie du port de Trapani il y a un petit vent de terre qu'on a pile en face, on part à l'anglaise avec le grande voile dehors sous moteur. Pour rejoindre Sciacca (prononcer chiaca) Il y a presque 60 miles à courir, faut pas trainer, ça commence moyen, il y a des hauts fonds dans le coin on ne peut pas coller à la côte.

Deux heures plus tard on touche le vent annoncé et espéré, 15-20nx, on prend un ris , avec les nouvelles bosses de ris c'est un régal, on va déjà à 6,5nx vent de travers sous pilote qui fonctionne à merveille.

Petit à petit le cap tourne vers la gauche et on donc on abat, et on accélère, bientôt entre 8 et 9nx au grand largue, à ce train on aura vite fait de ratrapper le retard du départ.

On finira les derniers 10 miles plein cul avec les voiles ciseaux, arrivé à 18h15 on aura fait du 6nx de moyenne.

Les gars de la marina nous attendent pour nous aider à l'amarrage on est tout seul sur le ponton du bout.

Et de l'autre côté

Il y a deux concessions de marina à Sciacca, "la lega navale sciacca" et "el circolo nautico corallo", j'avais contacté les deux, et j'ai pris le premier qui m'a répondu c-a-d le "circollo corallo". Visiblement j'ai pas choisi comme tous les autres voiliers qui sont tous sans exception sur les pontons de la Lega.

J'ai compris plus tard pourquoi, il se trouve que sur Navily "el Circolo corollo" est mal noté.

Pour nous qui n'avions aucun préjugé on trouve que les personnels du "Circollo" sont trés accueillants, et que le bateau est pas moins bien là que sur l'autre ponton. On subit de la même façon la houle qui entre un peu et les vagues crées par les bateaux de pêches, très nombreus qui vont et viennent toute le journée et une partie de la nuit.

Au final on trouve qu'on est trés bien là, et le prix est trés avantageux.

Pour être tout à fait honnête la grande et principale différence entre les deux est qu'il y a une douche à la Lega et aucune au Circollo qui est en fait une association locale principalement de pêcheurs amateurs du coin, mais il y a un quand même un club house où les pépés jouent aux cartes et des sanitaires tout à fait correctes.

Ce soir on est un peu vanné, on remet à demain les ballades dans Sciacca.

Ballades dans Sciacca,

avec les copains Gonay, Alain et Ania (qui prend la photo) , du port on rejoint le centre ville par des escaliers, il y en a plusieurs , tous mènent à une grande place qui domine la baie .

La ville de Sciacca est construite sur une petite coline au sommet de laquelle on trouvera un vieux chateau en ruine et une église, on déambule dans un labyrinthe de petites ruelles pavées qu'à première vue on penserait piétonne, mais pas du tout, avec leurs toutes petites voitures rien n'arrête les Sciciliens et il faut de temps en temps se coller au murs pour qu'ils puissent passer.

Et aussi le magnifique circuit de "street art" qu'il ne faut pas rater.

Côté église il y a ce qu'il faut, 5 églises , une basilique, et plusieurs chapelles un peu à l'abandon.

Mais il y a aussi les célèbres Thermes de Sciacca, provisoirement fermés,

il en est de même du théatre, opéra de Sciacca, qui n'a jamais été ouvert par manque de crédits de fonctionnement

Après les thermes on peut rejoindre les plages en contrebas , il faudra marcher plus d'un km pour trouver une plage acceptable. Malgrés qu'on soit hors saison, on a l'impression que les plages de Sciacca sont laissées à l'abandon, beaucoup de détritus, des décharges sauvages par ci par là, c'est un peu triste à voir.

Au bout du port à 5minutes, la grande plage du lido, on ne l'avait pas vue car elle était cachée par des batiments, c'est la plus belle plage de Sciacca, et trés propre celle là.

Claudie cherche et trouve de minuscules morceaux de corail rouge

On découvre aussi entre Sciacca et Mezara del valle des falaises d'un blanc immaculé, c'est une curiosité géologique visiblement trés connue vu le nombre de voitures garées le long de la route.

Aujourd'hui c'est le départ de Claudie pour Paris, je la raccompagne à Palerme.

De retour à Sciacca , le lendemain je suis surpris en début de matinée par le son d'une corne de brume qui appelle. Je sors la tête et constate que l'appel provient d'un voilier visiblement en attente d'une aide pour accoster. Je lui fait signe et aide le bateau à s'amarrer, c'est un voilier en acier de 10m environ mené par un gars en solo. Aprés avoir fait connaissance, il s'agit d'un papi de 86 ans qui navigue depuis deux ans en solo en méditérannée, bon pied bon oeil il me confie que la seule chose qu'il apréhende vraiment c'est l'amarrage au ponton.

J'avais passé deux semaine seul bateau amarré à ce ponton, la compagnie d'un autre bateau était bienvenu. Puis coup sur coup sont arrivés d'autres bateaux, dont un Océanis de 50pieds avec à son bord une famille nombreuse, un couple et 5 enfants.

Mathilde et Damien et leurs cinq enfants Emile, Gaspar, Colette, Basile et valentine

Il y a quelques années en arrière c'était chose courante de voir des familles en voyage en bateau, mais depuis on en voyait de moins en moins.

Emile me fait les honneurs de 'Children of the sea', un bateau qu'il connait visiblement sur le bout des doigts, cabines, équipées diverses, salles de bain, compartiment moteur, centrale de navigation et même les emplacements des vannes, bravo Emile. Valentine, 1an et demi toujours souriante dans les bras de son papa ...

Colette trés à l'aise pour descendre à quai qui n'est pas si près du bateau les deux se balançant en permanence car la houle entre toujours un peu dans le port de Sciacca.

La rencontre est un moment précieux du voyage, et cette là était particulièrement plaisante.

Les Piganeau sont parti de France il y a deux mois pour un grand tour en méditérannée puis un tour au Portugal et en Espagne et quand je pose la question à Mathilde "pour combien de temps ?" elle me répond avec un grand sourire, "Jusqu'à l'épuisement de nos finances" !