Le réchauffement climatique étant , les emissions de gaz à effêts de serre dont le CO2 en sont principalement responsables, et les voyages font partie des causes. L'introduction du bilan carbonne permet à chacun chacune d'évaluer sa propre impact directe aux émissions de GES. Chez les jeunes beaucoup sont mobilisés par leur bilan carbone et travaillent à le réduire.

Pour venir de France en Grèce à Mesolonghi, il y a deux possibilités principalement : l'avion (2h) puis le bus (3h), ou le train jusqu'à Brindisi(1J) puis le Ferry jusqu'à Patras ou Igoumenitsa (1nuit) puis le bus ou la voiture (2h).

Au final si on tient compte des temps d'attente et de formalité il faut 1 jour pour venir en avion et deux pour venir autrement.

C'est aujourd'hui que la troupe arrive à Igoumenitsa aprés un voyage de 2J et deux nuits, je les retrouve au débarquement du Ferry à 9h en pleine forme apres une bonne nuit passée à bord.

Et encore deux heures de voiture pour rejoindre Petit Gris à la marina de Mesolonghi

Première baignade dans la lagune de Mesolonghi, eau à 28°

Après l'avitaillement pour 15 jours d'autonomie, nous voila presque prets à appareiller. Il reste à vérifier le matos de pêche. Je montre à Lionel ma boite de pêche et au vu de la tête que fait Lionel je sens bien que cela ne va pas du tout, les hameçons sont rouillés, aucune ligne n'est montées et celles qui le sont, sont en piteux état. Qu'à cela ne tienne allons à Mesolonghi chercher du materiel de pêche. Le magasin est à 20 minutes à pied, sous le soleil de plomb c'est un peu loin et évidemment tout le monde veux y aller sauf Chloé qui n'y tient pas particulièrement, mais pas question de laisser un enfant sur la touche sans risquer un incident diplomatique grave. J'ai pu,pendant mon temps libre, rafistoler quatre vélos abandonnés dans la marina, on peut donc tous y aller en vélo.

Expédition parfaitement réussie, deux heures plus tard, cette fois on a tout le matériel necessaire pour pêcher du petit du moyen et du gros !

Par ailleurs j'ai en tête que le bateau est resté immobile 1 mois ; à la dernière inspection, il y a 1 mois, il n'y avait que des petites algues sur la coque, rien de méchant pour la glisse, mais je n'ai pas eu le temps de vérifier l'état actuel, on verra bien.

Dès les premiers mètres je me rends bien compte que le bateau n'avance pas normalement, je décide de mouiller dans la lagune pour une inspection, ce sera aussi la première occasion de se baigner.

Après inspection il apparait que les petites algues ont été remplacées par des petits coquillages sur toutes la coque, entre 3 et 5mm d'épaisseur, on ne peut pas partir comme cela, il faut carrener.

Avec Lionel qui prend le chantier à bras le corps et après plusieurs relais il apparait que le carrenage à flôt est faisable en quelques heures. On installe des cordes autour du bateau pour pouvoir se tenir d'une main pendant que l'autre grate avec une spatule. Deux heures plus tard on a nettoyé une grande partie de la coque et le safran, il restera la quille que Lionel traitera au prochain mouillage sans assistance respiratoire, pas mal.

On repart pour prendre le chenal de sortie, et on peut immédiatement constater le résultat, le bateau glisse à nouveau, mais je suis tellement absorbé par le sujet que je passe la première balise du mauvais côté, je m'en rend compte car le bateau n'avance plus sur l'eau : on s'est planté dans la vase et comme on avait envoyé la grande voile le vent nous pousse dans le mauvais sens .

C'est pas la première fois que je me plante dans la vase mais contrairement à la Bretagne, ici, il ne sert à rien d'attendre la marée montante, le marnage est de 10cm !

On affale, on remet le bateau dans la direction du chenal et moteur à fond on peine, heureusement un marin de la marina nous à vu nous planter et vient à notre secours en zodiac, il faudra 3 minutes pour parcourir les 5m qui nous séparent du chenal...

Cette fois c'est la bonne , on a les yeux rivés sur le sondeur et les balises, ouf.

Première destination, un mouillage dans une grande baie sur le continent, il y a 20 miles à courir, on les fera au près sur une mer plate. Dans l'après midi le vent monte, on prend un ris, mais à l'arrivé on passe entre le continent et une ile et là , un petit effêt venturi, on étale des raffales à 25-30nx très brève mais cela suffit à faire giter beaucoup le bateau, les petits coeurs sensibles n'y résistent pas, ça demarre fort pour un premier jour, ce sera le seul moment aussi fort de toute la croisière.

Arrivé au mouillage à la tombée de la nuit, mouillé dans 6m d'eau.

Premier petit déj avant le lancement de l'activité pêche

et première pêche,

Après une pause d'une journée au premier mouillage, le temps de récupérer de nos émotions , je prévois de naviguer vers un petit mouillage à 15 miles de là.

Le vent se lève doucement en début d'après midi, c'est parfait, Petit Gris se faufile entre le continent et un chapelet de petites iles non habitées, par précaution j'ai gardé le ris pris il y a deux jours car le vent va monter au moins jusqu'à 15nx.

Vers 16h le vent est monté et on est presque arrivé, il ne faut pas rater l'entrée dans le petit fjord qui est assez étroite, il faut aussi parer les fermes aquatiques nombreuses dans ce coin. Dès l'entrée dans le passage le vent tombe , plus loin on découvre une petite anse protégée du vent et du clapot où on mouille par 4m sur fond de vase, à 20m des rives.

Quelque temps après notre arrivée, on observe des mouvements sur la berge. C'est une longue procession de petite vaches qui rejoignent leur étable. Le lendemain matin on verra le même défilé d'une cinquantaine de vache et de veaux dans l'autre sens. On suppose qu'elles se rendent vers une zone de paturage qu'on a du mal à imaginer tant le coin est sec.

On appellera le coin "le mouillage aux vaches".

Le lendemain pas de navigation on reste tranquiles au mouillage, c'est l'occasion d'une séance de plongeons , en images :

Puis installation et test des hamacs, d'abord dans le cockpit,

C'est l'occasion pour Lionel d'une petite révision de la bible..., des glénans, chapitre sur les mouillages.

C'est un point importants, on le verra par la suite car les mouillages sont souvent encombrés, les fonds sont trés variables et ne tiennent pas toujours très bien, de plus on est souvent obligé de mouiller dans plus de 10m d'eau ce qui rend plus difficile la levée du mouillage même dans notre cas avec un guideau manuel !

J'ai pu constater que 99% des bateaux sont équipés de guideaux électrique, même les petits, du coup ils n'hésitent pas à larguer 40m de chaine dans 6m de fond !

Dans le mouillage aux vaches, aucun probleme car on mouille par 4m sur fond de vase et on est tout seul.

Le village d'Astakos est à 2 miles de notre mouillage, on en profitera pour acheter du frais. Astakos est située au fond d'une grande baie, bien abritée des vents dominants d'ouest, en fait les vents passent mais viennent de la terre donc il y a qu'un léger clapot. On mouille devant la ville derrière la digue du port dans 7m, mais je ne connais pas les fonds. Dans l'aprés midi le vent monte avec des raffales à plus de 20nx, et au bout d'un moment Lionel me fait remarquer qu'on a bougé, effectivement on n'est plus qu'à 30m du bord, il faut remouiller. C'est notre premier dérapage, il faut mettre plus de chaine, j'en mettrai 20m et mouille dans moins d'eau, 4m, cette fois ça devrait tenir, et ça a tenu, en fait la nuit le vent tombe complètement, on est donc tranquile de ce côté.

Après avoir fais les provisions de frais (légumes, fruits) on est fin prêts pour aller sur les îles désertes. Il y en a beaucoup dans ce coin, on décide d'aller sur l'île d'Atokos qui se trouve à mi chemin entre le continent et Ithaque.

Atokos où on trouve , pour la première fois, une eau translucide, on peut voir le fond à plus de 10m.

Il y a beaucoup de monde dans le mouillage, et les fonds sont importants, à 5m de la rive il y a déjà plus de 10m de fond. Mes premiers essais de mouillage avec mon mouillage principal ne tiennent pas, il me faudrait mettre beaucoup plus de chaine et donc éviter beaucoup ce qui n'est pas compatible avec la présence des autres bateaux. J'en profite pour sortir mon mouillage léger : une ancre CQR de 15kg, 10m de chaine de 8 et 80m de cablot. Je porte ce deuxième mouillage avec l'annexe pour assurer le coup, Lionel portera une aussière à terre pour empecher le bateau d'éviter. Ainsi tenu par 2 points le bateau est presque immobilisé, et on peut être assez proche des voisins.

Avec le mouillage léger on peut larguer autant de longueur que necessaire sans souci pour la levée de l'ancre. On mouille l'ancre par 15-20m de fond à 40m de la rive et on recule en marche arrière jusqu'à 3m du bord où un plongeur va porter deux aussières à terre, on testera cette technique la prochaine fois.

Surprise, cette île n'est pas déserte, plusieurs familles de cochons sauvages , mi cochons mi sangliers y habitent et viennent régulièrement sur la plage où ils viennent se baigner et profiter de la nouriture que leurs apportent les plaisanciers de passage. Ils ne sont pas farouches et on peut s'approcher de prés. Muni d'un seau rempli de nos déchets végétaux (pelures de patates, peaux de bananes, peaux d'orange) Lionel s'est approché trés prés pour leur donner à manger. A la fin de la distribution, Lionel commençait à nager pour rejoindre le bateau, quand un des sangliers, qui visiblement en voulais plus encore (mais peut on vraiment savoir ce qu'il avait en tête) , s'est mis à l'eau et a commencé à suivre Lionel dans l'eau , voyant cela Lionel s'est mis à accelerer, mais le sanglier fit de même , il nageait plus vite que lui et allait le rattraper quand Lionel fit courageusement volte face à la bête qui s'approchait rapidement de lui et lui jeta vivement de l'eau au visage, heureusement cela suffit à le dissuader de continuer et il fit demi tour, ... , ouf , voyant la scène et ne sachant pas les intentions du sanglier je n'etais pas trés rassuré, car un coup de pâte au bout crochue d'une bête de 100kg ça peut faire des dégats !

Ce sera pour nour le mouillage au sanglier

Après deux jours passée à Atokos, on a du mal à repartir tant le site est agréable et les fonds marin une source infinie d'exploration.

Ithaque et l'Osyssée d'Ulysse font partie de notre corpus de légendes et de mythologies, se rendre à Ithaque est incontournable, même si une fois sur place on constatera qu'il ne reste aucune trace visible de ce passé légendaire.

On arrivera sur la partie nord d'Ithaque dans un mouillage appellé Marmagkas, c'est une petite anse fermée par un îlot. L'eau est clair et le mouillage n'est pas facile car il n'est pas à l'abris du vent de terre , on mouillera plusieurs fois le mouillage principale sur 8m de fond avant de se résoudre à utiliser le mouillage léger déroulé sur 50m avec une aussière à terre accrochée à un bosquet de la plage.

Ulysse aurait pu débarquer sur cette plage, éloignée du centre de l'île , sur une plage très accessible. L'histoire raconte qu'Athena sous les traits d'un jeune berger se présente à lui et lui propose de se déguiser en mendiants pour lui éviter d'être reconnu, seul un vieux porcher et son chien le reconnurent malgrè son acoutrement.

Baignade puis exploration de la lande alentour, on n'ira pas trés loin car le sentier devient rapidement inpraticable en tenue de baignade.

L'arrivée à Vathy est spéctaculaire, car jusqu'au dernier moment avant de passer le cap et sa petite chapelle on ne perçoit rien, les rives environantes sont totalement sauvages.

Bien qu'une des plus petites îles habitées des îles ionienne, Ithaque n'est pas si petite. 26 km de long et 6km de large au plus, c'est une île montagneuse, le sommet culmine à 800m environ, 118km2 et 30000habitants à l'année selon wikipédia, beaucoup plus en saison. En comparaison Belle île en Mer fait 87km2 et culmine à 30m.

Visiter Ithaque en une journée n'est pas envisageable sans voiture, non sans mal on finit par trouver une voiture à louer pour la journée, direction le nord de l'île et le monastère juché sur un des sommet avec vue fantastique sur la partie sud de l'ile.

Et Kefalonia la grande île en face.

et l'équipage au complet au pied du clocher du monastère.

La route serpente sur la montagne et redescend progressivement vers une petite anse et son petit port où se trouve le village de Frikes, halte baignade et repas au resto.

L'après midi se passera dans la plus belle plage de l'île selon le loueur de voiture, belle plage effectivement mais aussi trés fréquentée par les locaux et les touristes, il n'y a pas beaucoup de plages accessibles en voitures sur Ithaque.

Il y a plus loin d'autres plages non accessibles en voiture, on reviendra dans le coin en bateau.

Dernier mouillage de rève, une petite crique au sud d'Ithaque, eau turquoise, fond visibles à plus de 15m.

Lionel, Lucie et Sacha passent le plus clair de leur temps dans l'eau à 26°, explorant sans relache les fonds marins et ramenant des trésors , coquillages , pierre précieuses et pinces à linge.

Chloé et moi avons entrepris de tester une méthode d'apprentisage du dessin intitullée : "Dessiner grâce au cerveau droit".

Où on apprend que notre cerveau est divisé en deux hémispères.

L'hémisphère Gauche est celui de la rationalité, des règles, des représentations symbolique, du langage, des déductions, il fonctionne en séquence, tandis que l'hémisphère droit est celui du traitement global de l'information, c'est lui qui nous permet de reconnaitre instantanement un visage une scène, un souvenir, un goût, une odeur ...

D'après cette théorie c'est à cause de la domination de l'hémisphère gauche sur l'hémisphère droit conséquence de nos apprentissages scolaires et culturels qu'il nous est difficil de dessiner car le dessin est tout sauf rationel, qu'il faut se focaliser sur ce que nos yeux voient et oublier nos représentations.

La méthode consiste à neutraliser le cerveau Gauche pour libérer la puissance du cerveau droit. Un des nombreux exemples donnés consiste à essayer de reproduire un dessin en le regardant à l'envers. Ce faisant notre cerveau G ne comprend pas ce qu'il voit, et laisse la place au cerveau D pour dessiner les lignes telles que nos yeux les voient. Le résultat est surprenant, très proche du modèle.

On en est qu'au début, les résultats obtenus sont trés encourageants. Affaire à suivre.

Le temps passe vite et il faut se soucier de rentrer à Mesolonghi. En théorie le vent d'Ouest se lève l'après midi ce qui est parfait pour nous. Mais en pratique il y a des effêts dues aux îles qui contrarient et parfois annulent le vent météo, et c'est notre cas. Le départ d'Ithaque se fera au moteur, et c'est seulement à mi chemin du continent qu'on touchera le vent d'Ouest, moteur enfin arrété on apréciera ces dix miles à la voile, jusqu'au mouillage d'Oxeias (notre premier mouillage).

Le lendemin on touchera le vent d'Ouest normalement jusqu'à l'arrivée à Messolonghi , on restera au mouillage pour l'avant dernière nuit à bord et differera au lendemain l'amarrage dans la marina où il fait beaucoup plus chaud.

Au mouillage le bateau se place toujours face au vent ce qui permet aux deux manches à air de fonctionner à plein régime, faisant circuler dans le bateau un courant d'air salutaire. Ce n'est plus le cas dans la marina, le bateau ayant une position fixe. Par ailleurs le quai en béton accumule de la chaleur toute la journée à telle point qu'il est impossible de marcher sans chaussure, la nuit toute la chaleur accumulée est restituée aux bateaux alentours : on est beaucoup mieux au mouillage.

Le lendemain retour à quai, grand ménage, lessives et sacs de voyage.

En fin d'aprés midi de mercredi une dernière excursion à Mesolonghi à la recherche de petits cadeaux . Mais le mercredi apres midi, tous les magasins sont fermés à Mesolonghi, tous sauf un, celui d'une association "Messolonghi by locals" qui fait le promotion d'artistes locaux, organise un festival culturel fin Août. C'est une aubaine car il y a là beaucoup d'objets de création locale, c'est justement ce que cherchaient Chloé les enfants.

A la nuit retour au bateau et casse croute sur le pousse, difficil de faire de la cuisine avec cette chaleur et au moment où tombe la rosée. C'est d'ailleurs surprenant, le point de rosé est atteint ici vers 9h le soir, en quelques minutes la condensation de la vapeur d'eau apparait sur le pont, dans le cockpit et sur nos peaux collantes, c'est le bon moment pour aller se doucher.

Demain une longue journée nous attend avec au programme la visite des Météores, ce site géologique remarquable de piton granitiques au sommet desquels ont été construits des monastères orthodoxes. C'est à plus de trois heures de Messolonghi vers le Nord. Ensuite on rejoindra Igoumenitsa à 2h des Météores où la troupe prendra le ferry pour Brindisi à 1h du matin.

Une longue route nous attend, on traverse tout d'abord un massif qui culmine à plus de 1000m d'altitude sur une autoroute impressionante, alternance de tunnels interminables et de viaducs, véritable prouesse technique. Comme les Italiens les Grécques évitent de tailler dans les montagne en les décaissant, ils préfèrent construire des viaduques et creuser des tunnels.

Les derniers 35 km se feront sur une route de montagne sinueuse qui suivant le relief redescend vers une grande plaine.

Au détour d'un virage les météore apparaisent enfin :

(pour la suite de la visite voyez la nouvelle page consacrées aux Météores)